Le 10 mars prochain, dans le mythique cadre du Château de Clot de Vougeot, se déroulera la 63ème vente aux enchères des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges ou le très attendu millésime 2023 sera proposé aux acheteurs français et internationaux.
Tout comme le célèbre Domaine des Hospices de Beaune, le Domaine des Hospices de Nuits Saint Georges s’est enrichi de donations depuis sa création en 1270 et compte aujourd’hui 12,5 Ha de vignes avec quasi exclusivement des parcelles de l’appellation Nuits-Saint-Georges plus une cuvée de Gevrey-Chambertin. Pour mémoire, le Domaine des Hospices de Beaune est lui composé d’une surface viticole de 60 Ha environ.
L’an dernier, la 62e vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges est resté dans les mémoires. Les enchères s’étaient tenues dans une salle comble ou était proposé 160 barriques de 228 litres : 157 pièces de vin rouge et 3 pièces de vin blanc, soit 51 pièces de plus qu’en mars 2022. Le total de la vente des vins avait été de 3,603 millions d’euros, un record absolu.
Cette année les 19 cuvées qui représentent 150 fûts (10 de moins qu’en 2023) restent toutefois dans une bonne moyenne mais que de « sueurs froides » pour en arriver là, indique Jean-Marc Moron, le régisseur du Domaine. La qualité incontestable des cuvées dégustées est le fruit d’un travail acharné à la vigne tel l’ébourgeonnage et des vendanges vertes en juillet et en août pour contrôler le rendement. « Mi-mai, nous avions 16 grappes de raisins par pied, c’est trop ! », précise-t-il. Le climat fantaisiste a fait craindre de nombreux dangers, les projections de date des vendanges ont fait le grand écart, les PH des vins sont très élevés… Aymeric de Clouet, expert en vin du Domaine des Hospices de Nuits, précise que l’originalité et la bonne surprise de ce millésime est que « l’analyse contredit la dégustation, comme si la chaleur avait brûlé l’acidité, les vins allient remarquablement puissance et fraîcheur, les typicités des terroirs sont bien présentes alors qu’elles sont normalement estompées lors des millésimes solaires ». Les cuvées se succèdent, chacune a son caractère : « Sur Nuits, nous avons la chance d’avoir une multitude de terroirs très différents », explique encore Jean-Marc Moron qui n’a pas souhaité « trop travailler sur les cuves pour que ces terroirs s’expriment avec justesse ».
C’est donc très confiants que les deux experts envisagent la vente : « J’attends une vente à la hauteur du millésime, qui fut compliqué mais dont les retours des professionnels sont excellents suite aux dégustations » explique Jean-Marc Moron); « On attend de retrouver les fidèles de la vente qui seront très satisfaits et on espère de nouveaux acheteurs qui se convertissent aux vins des Hospices de Nuits » ajoute Aymeric de Clouet.
Au marteau, se sera maître Cortot, commissaire-priseur, qui sera chargé du bon déroulé de la vente. A l’instar des hospices de Beaune, il y a aussi une pièce de charité dont le parrain cette année sera le comédien Eric Logerias, passionné par la Bourgogne depuis le tournage de la série à succès Le Sang de la vigne, ou il incarnait un hôtelier bourguignon intrigant brouillant les recherches de l’œnologue enquêteur Benjamin Lebel incarné avec brio par l’acteur Pierre Arditi. C’est la Fondation Drevon, institution dijonnaise qui soutient la recherche médicale et la mobilité des jeunes médecins qui sera bénéficiaire, cette année, de la pièce « Cuvée des bienfaiteurs ».
Donc rendez-vous dimanche 10 mars au soir pour savoir si un nouveau record de prix est battu. Mais dans un contexte économique difficile avec un marché des vins en repli depuis plusieurs mois certains experts en doute. A suivre…
Article rédigé par McViti et partagé par email
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