Tout come les grandes maisons aux enchères françaises et internationales et comme l’indique iDealwine, après les années d’emballement post-Covid, le marché des enchères du vin a connu un millésime 2023 de consolidation. La Bourgogne continue d’impressionner en valeur, tandis que les régions émergentes continuent de s’affirmer.
«Une année de consolidation» : résume Angélique de Lencquesaing, co-fondatrice d’iDealwine. Elle a présenté son dernier baromètre, qui revient en détail sur l’année 2023 des enchères du vin. Un baromètre qui fait figure de reflet de ce marché qui a connu une expansion phénoménale depuis la création de la société au tournant du siècle, alors qu’à présent, une bouteille sur trois mise à l’encan passe sous le marteau d’iDealwine. En 2023, ce sont 48 ventes organisées, 222 000 bouteilles vendues, 33 millions d’euros en valeur adjugée et plus de 50 millions d’euros si l’on ajoute l’activité de caviste du site. Il va s’en dire que le communiqué annuel était grandement attendu par les professionnels et les amateurs.
Martin Lemaire dans un article paru sur le site Le Figaro-Vin ce 5 avril 2024 décrypte les conclusions d’iDealwine. D’année en année les chiffres publiés par l’entreprise iDealwine n’ont cessé de croitre. Cependant, pour 2023, un certain repli est à observer, avec une baisse de 12% en valeur adjugée et plus généralement, une part du vin qui voit sa proportion se réduire de 2,7% dans l’univers des enchères.
Le baromètre révèle que le repli concerne les signatures phares et plus particulièrement ce que iDealwine nomme le «Big 8» (Rayas, Leroy, Auvenay, Rousseau, Roumier, Bizot, Lachaux, Grange des Pères). Selon le site d’enchères, le contexte géopolitique, couplé à la remontée des taux d’intérêt, reste la cause principale de cette baisse sur le cours des grands crus, amplifiée par les évolutions des taux de change euro-dollar. Résultat, le «Big 8» a retrouvé les niveaux de 2021, «voire de pré-Covid dans certains millésimes», note iDealwine.
En ce qui concerne les records de l’année écoulée, deux noms s’imposent naturellement. Le Domaine de la Romanée-Conti qui, au-delà de rester la propriété la plus valorisée aux enchères, incarne le prix le plus élevé pour l’échange d’une bouteille (contre 22 912 euros). De son côté, Petrus impressionne avec la vente d’un lot, le plus cher de l’année, contenant 6 bouteilles au format magnum du mythique millésime 1982.
Plus généralement, les enseignements à tirer de ce baromètre pour le vignoble français sont nombreux. À commencer par la nouvelle confirmation de la Bourgogne comme première région en valeur (40,5% du total échangé). Une habitude qui n’en reste pas moins assez fascinante compte tenu des volumes plutôt faibles. La Bourgogne connaît malgré tout une baisse significative des prix (-35%), ce qui constitue une bonne nouvelle pour les amateurs. Bordeaux consolide sa seconde place en valeur et sa première en volume. Les Bordelais se peuvent se réjouir d’une part en valeur ayant progressé (de 26,6% en 2022 à 30,9% en 2023). Le Rhône, troisième du classement, occupe 9,9% du total des valeurs échangées. Quant à la Champagne, on note une certaine stabilité, mais surtout, la consécration des champagnes de vignerons est à signifier. Au sein du top 20 des champagnes les plus recherchés, ils ont même supplanté légèrement les maisons.
Autre conclusion de ce baromètre : le progrès des régions émergentes, toujours en valeur (Alsace, Provence, Savoie et Corse). Une tendance qui confirme une volonté des amateurs d’aller explorer des contrées hors des sentiers battus. Si l’on s’intéresse aux domaines, trois d’entre eux concentrent plus d’un million d’euros d’adjudication : Domaine de la Romanée-Conti, Petrus et Emmanuel Reynaud (Château Rayas, Pignan, Château Fonsalette et Château des Tours). Sans surprise, le bio continue sa progression avec une part des vins bio et en biodynamie passée de 25% à 28,5%. La part des vins nature est restée stable, autour de 6,5%.
Il est encore trop tôt pour connaitre le niveau d’activité d’iDealwine pour ce premier trimestre 2024. Il n’en reste pas moins que la situation géopolitique et une croissance économique en berne pour l’ensemble des grands Etats de la planète laissent à penser qu’au mieux les résultats de 2024 ressembleront à ceux de 2023. Mais en cela ce ralentissement ne devrait pas concerner uniquement le marché des enchères du vin.
Article rédigé par McViti et partagé par email
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