Femme reconnue par l’ensemble de la profession vitivinicole, pour son dévouement, son expertise et sa passion pour le vin, Ludivine Griveau, régisseur des Hospices de Beaune, s’est vue décerner la médaille du Mérite en présence de ses pairs et de sa famille, lors d’une cérémonie qualifiée par elle-même d’émouvante à l’Hôtel-Dieu de Beaune le vendredi12 avril dernier.
Pour rappel, l’Ordre National du Mérite est un ordre honorifique français institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle à l’époque Président de la République. Il récompense les mérites distingués, militaires ou civils, rendus à la nation française. Il remplace d’anciens ordres ministériels et coloniaux. Il s’agit de la quatrième décoration dans l’ordre de préséance après la Légion d’honneur, l’ordre de la libération et la médaille militaire mais la troisième pouvant être encore décernée, l’ordre de la libération étant forclos. Sa création permet de revaloriser l’ordre national de la Légion d’honneur créé par Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802 pour récompenser les « mérites éminents ». Il comprend également trois grades : chevalier, officier et commandeur ainsi que deux dignités : grand officier et grand-croix. La nomination dans l’ordre national du Mérite peut se faire par proposition ministérielle ainsi que par la procédure d’initiative citoyenne.
D’habitude Ludivine Griveau fait la une des grands média vers la mi-octobre lorsqu’elle fait son rapport sur les vendanges des vins des Hospices de Beaune qui annonce la célèbre vente de charité qui a lieu le troisième dimanche de novembre suivant. Cette fois-ci c’est au milieu du printemps que la régisseuse fait parler d’elle. Dans un article parus sur le site Beauneinfo.com, le détail de la cérémonie nous est racontée par le menu. C’est donc dans la prestigieuse « Chambre du Roy » à l’Hôtel-Dieu, que Ludivine Grivau a été honorée lors de son admission à l’Ordre National du Mérite, devant une foule dense composée de sa famille, de ses amis et de ses collègues de la filière vitivinicole. Ce moment a été particulièrement émouvant pour celle qui compte parmi ses réalisations le fait d’être la première femme à occuper le poste de régisseur des Hospices de Beaune, et également la plus jeune à y accéder. Cette cérémonie solennelle a mis en lumière le parcours exceptionnel de cette professionnelle hors pair.
Le précieux insigne lui a été remis par Anne Parent, dirigeante du Domaine Parent à Pommard, et fondatrice de l’association « Femmes et Vins de Bourgogne », dont Ludivine fait partie. Depuis 2015, en tant que régisseur du Domaine des Hospices de Beaune, cette ingénieure agronome et œnologue de formation est responsable d’un vignoble couvrant 60 hectares et comptant 120 parcelles, s’étendant du Nord au Sud de la Bourgogne. Elle supervise la vinification des 51 vins des Hospices de Beaune, qui sont vendus lors de la célèbre vente des vins organisée chaque novembre.
Ludivine Griveau gère ce vignoble en travaillant en équipe avec 23 vignerons. Point d’orgue pour le millésime 2024 à venir, le futur classement en Agriculture Biologique du vignoble après trois ans de transition.
Guillaume Koch, directeur des Hospices Civils de Beaune, a évoqué le recrutement de Ludivine Griveau comme « une véritable révolution, certains ont douté de ce choix, aujourd’hui ce sont de fervents défenseurs de son travail ». Selon lui, Ludivine Griveau a ouvert une nouvelle ère pour les vins des Hospices, contribuant ainsi aux excellents résultats obtenus. Il la décrit comme une femme qui vit à 100 à l’heure, pleinement engagée dans son travail.
Anne Parent a retracé le parcours de Ludivine, née le 5 janvier 1978 à Saint-Rémy, en Saône-et-Loire. Elle vient d’une famille de gastronomes et d’épicuriens, où les notions d’accueil et de partage de bons produits étaient valorisées. Sa mère était restauratrice et son père, originaire d’Italie. Après avoir obtenu son diplôme en ingénierie agronome à Dijon, Ludivine Griveau a approfondi sa passion pour le vin en poursuivant ses études en œnologie à l’Institut Jules Guyot. Son parcours professionnel a débuté au domaine Jacques Prieur de Meursault, puis au Domaine Anthonin Rodet à Mercurey, où elle a eu l’opportunité de rencontrer celle qu’elle considère aujourd’hui comme son mentor, Nadine Gublin, œnologue. Ludivine Griveau a également passé six mois en Australie pour perfectionner son anglais. À partir de 2004, elle a occupé le poste de directrice technique chargée de vinifier les grands crus de la Maison Corton André, où elle a œuvré pendant une décennie. Depuis le 5 janvier 2015, Ludivine Griveau est la première femme à occuper le poste de régisseur du domaine des Hospices de Beaune en 200 ans d’histoire.
Pour elle, comme elle l’avoue lors de son discours de remerciements, la remise de cette médaille représente bien plus qu’une simple reconnaissance. C’est l’opportunité d’inspirer les autres, « d’ouvrir de nouveaux horizons » et d’accepter les défis avec courage. Elle se dit fière de partager cette distinction avec ceux qui exercent leur métier de soins avec dévouement et compassion au sain de l’hôpital de Beaune. Elle a aussi tenu à associer cette reconnaissance à ses équipes, reconnaissant que « seul, un régisseur ne peut rien accomplir ». Cette distinction, loin d’être un aboutissement, représente pour elle un nouvel élan dans sa carrière : « elle n’aura de cesse de renforcer mon engagement à l’égard des valeurs institutionnelles et du métier d’œnologue, c’est la cordée qui tiendra le reste de ma carrière ».
Article rédigé par McViti et partagé par email
Poster un Commentaire